1-Salut les gars , bon la petite introduction con , vous pouvez vous présentez ?qui fait quoi ?


Adrien: Salut mec ! Je suis à la basse et au chant. J'suis un gamin frustré obsédé par les dessins animés, les blagues scatophiles et le punk hardcore ! Je déteste mon patron, mes collègues et tout ce qui a un rapport avec mon taf. J'aime la tolérance, le respect et l'amour entre les peuples... Comme toute bonne miss qui se respecte !
Thomas: Salut! Je suis aux percussions car je dois avoir du sang africain.
Quentin : Salut ! Je suis à la guitare et au chant. On joue ensemble depuis environ 2 ans et personnellement je suis encore étudiant mais j’enchaîne les petits boulots pour pouvoir m’acheter des bières dans les bars. 


2-Vous avez sorti un bon nombre de démo , d'ep etc .. pourquoi avoir mis autant de tant à sortir un vrai album?


Adrien: On a pas sorti tant de trucs que ça au final. On a sorti en autoprod sur CDR une demo et un EP qu'on a tous bien envie d'oublier. Les morceaux présents sur ces enregistrements sont très différents de ceux sur l'album, on a pas mal évolué entre temps et au final ces morceaux ne nous plaisent plus. On a mis tout ce temps à cause de certains imprévus comme un disque dur pété avec les morceaux dessus par exemple. Mais le gros du retard de la sortie du disque a été notre fainéantise. On adore jouer mais enregistrer c'est une autre paire de manche, on se prend trop la tête, on a la flemme, on préfère aller skater etc... Pour finir on est super content que ça ait pris autant de temps. Si l'album était sorti il y a juste un an, il aurait déjà été bien différent je pense.
Quentin : Je suis d’accord avec Adrien. Au final, le fait que ça ait pris un peu plus de temps de prévu, ça a pu nous faire choisir les morceaux qu’on voulait vraiment mettre sur l’album. On a aussi mis du temps parce qu’on enregistrait par nos propres moyens, donc sans contraintes ni limites de temps. Du coup on a un peu fait les flemmards ! Mais l’album est sorti et c’est carrément cool !


3-J'ai remarqué aussi ce changement de style .. vous êtes passez d'un punk rock classique à la guerilla poubelle , au hardcore , pourquoi ce changement ?


Adrien: Ca s'est fait tout doucement et surtout ça s'est fait naturellement ! On est pas comme tous ces groupes de cons qui suivent le style qui marche au moment où ils forment leur groupe. Quand on a commencé on s'est pas dit "on va faire du..." ou "on va jouer comme...". On a juste commencé à jouer et on a joué ce qui est sorti. Après petit à petit ça a évolué, on a jeté des morceaux qui ne nous plaisaient plus et on a gardé ceux qu'on préféraient. On fait tout le temps en fonction de nos envie, jamais en fonction de ce qui marche, sinon ça ne dure qu'un temps !
Thomas: On fait aussi des trucs qui sont à notre niveau. Je voulais faire du Jazz mais les autres suivaient pas. C'est parce que j'ai du sang africain.
Quentin : On écoute aussi des trucs différents maintenant de ce qu’on écoutait au début du groupe. Forcément ça coïncide avec les groupes qu’on a découverts pendant ces années. Nos goûts en musique ont un petit peu évolué. Depuis que j’écoute du punk rock, les morceaux qui me bottaient à mort c’était que les rapides. Limite quand j’écoutais un disque, je cherchais les morceaux rapides pour avoir ma dose.  Après j’ai découvert des groupes comme Kill Your Idols qui jouent à donf tout le temps et du coup de fil en aiguille, j’ai trouvé le style qui me botte à fonds. Cette espèce d’énergie continue où à la fin de chaque morceau tu te dis : « bam dans ma gueule ». Comme dit Adrien, ça c’est fait vraiment naturellement. On était plus emballé par nos anciens morceaux, ça ne collait plus du tout avec ce qu’on voulait faire. Par contre on a le même état d’esprit qu’au début, on se marre et c’est vraiment le principal.

4-Pareil au niveau de la langue .. Vous chantez tout le temps en francais au temps des démos ..et la sur cet album 2 chansons seulement sont écrites en francais ...Vous pensez que l'anglais est plus qualifié pour faire du hardcore ?

Adrien: Non pas du tout ! Il y a plein de groupes qui font du hardcore et qui chantent dans leur langue d'origine, je pense à des groupes comme Nitad, Fy Fan, Napoleon Dynamite ou encore Ken Park pour parler d‘un groupe français... C'est juste qu'au moment d'écrire des paroles, j'en avais en stock en anglais et ça rendait bien et je me suis rendu compte que j'avais de plus en plus de mal à écrire en français. J'ai aussi bien plus pris mon pied en écrivant les morceaux en anglais. Et si tu regardes bien, Brassens chantait en français et était bien plus hardcore que la plupart des groupes hardcore d'aujourd'hui. Et de l'époque aussi je pense !
Thomas: Brassens était pas hardcore. Il était Brassens. C'est ça qui est bon. On veut pas être hardcore on veut être Miss America et Miss America a du sang Américain. Afro-Américain en fait parce que j'ai du sang Africain, je te l'ai dis?
Quentin : La langue n’est vraiment pas une barrière pour la musique mais après pareil le choix de passer à l’anglais s’est fait naturellement. Des sonorités qui passaient mieux, des textes qu’on arrivait à mieux écrire, … Pleins de trucs sont entrés en jeux. A chaque fois qu’on a l’ébauche d’un morceau, sans paroles, les mots anglais fusent toujours. On a quelques mots comme ça qui sont placés et qui sonnent vraiment bien dans le morceau. En plus, ça donne un petit peu un sens pour l’écriture et la « mélodie ». 

5-J'ai du mal a cerné vos influences .. quels groupes vous inspirent ?


Adrien: Personnellement j'écoute de tout et je ne sais pas si ça influence le groupe. Quand je dis tout, tu peux jarter les trucs genre techno, r'n'b, rap mauvais. J'aimerais que tout le monde sache que ma culture rap est meilleure que celle de Thomas ! Je vais pas te faire de listes exhaustives, ça prendrait des plombes. En ce moment je squatte à fond le EP de Royal Headache, celui d'Anxiety Attack et aussi pas mal de rap avec des groupes comme La Rumeur, Casey... Le groupe de hardcore suprême reste les Descendents !
Thomas: C'est bien que t'arrive pas à cerner. Les limites sont tellement flous. On va où le vent nous mène.
Quentin : les influences y’en a vraiment trop. Pleins de groupes sont mortel, pleins de « styles » sont mortel. Après l’inspiration peut venir de vraiment plein de chose. Souvent les idées fusent dans ma tête et j’essaye de les retranscrire en musique mais en ce moment je squatte This Routine Is Hell, Harvey Danger, Have Heart, Regulations, Strong As Ten et Boys Noize.


6-Le titre du nouvel album est "dirty Kids" , c'est quelque chose qui vous qualifie ?avez vous l'impression d'etre des sales gosses ?


Adrien: C'est Quentin et moi qui avons écrit le texte de cette chanson (qui a donné son nom à l'album) et le texte parle de ce qu'on était il y a encore 10 ans. On jouait au foot toute la journée, on en avait rien à foutre de tout, d'être bien habillé, rien à foutre des filles, on bouffait nos crottes de nez. Au final on a pas vraiment changé, notre niveau de maturité est plutôt bas et on rigole toujours quand un de nous pète ou tonze, choisis le mot que tu préfères. Pour moi ça a plus un rapport avec le coté crade et "rien à branler", on aime se prendre des cuites, ça nous dérange pas de ne pas nous laver pendant plusieurs jours, Thomas a les plus beaux ongles de pied que j'ai jamais vu. Et on insulte les gens quand on est bourré à une fête. Ca nous attire parfois des problèmes mais on regrette pas.
Quentin : Adrien a bien répondu à la question ! J’aime vraiment bien cet état d’esprit quand tu es gosse où tout est matière à rire, à s’amuser. Encore maintenant, quand une situation ou même un simple mot nous faire rire, on va faire un sketch de 30 minutes où la connerie va être à son plus haut niveau. Il suffit d’un mot, d’une façon de dire un truc et la c’est parti ! Met nous en teuf et la c’est la folie. Comme dit Adrien ça nous a déjà joué des tours mais au final on en rigole et c’est des trucs marrant à raconter. On est resté très immature je pense, on n’est pas non plus les représentants du syndrome de Peter Pan ni des blaireaux qui jouent à Action Man. Je vois plus ça comme un état d’esprit je m’en fous de grandir, ou que d’autres mecs de mon âge sont déjà à de belles années d’études ou encore ont un bon travail. Pour l’instant ça ne m’intéresse pas. Les responsabilités m’emmerdent, faire la teuf et de la musique ça me branche ! 

7-Quels sont les premiers échos que vous avez recu a la sortie de votre nouvel album ?en etes vous satisfait ?


Adrien: Les premiers échos sont venus des potes, naturellement. Donc forcément ils étaient positifs. Je pense qu'on a été super content quand Mika (Don't Trust The Hype) nous a dis qu'il aimait vraiment notre album ! Till (Guerilla Asso) était super motivé aussi. Ca comptait pour nous, c'était des avis extérieurs ! Après mes parents ne comprennent pas trop ce qu'on joue et j'ose pas le faire écouter à ma grand-mère. Sinon en concert, depuis la sortie de l'album on a eu que de bonnes critiques, ça fait plaisir. Ca fait peur aussi ! On veut pas faire un groupe qui joue une énième fois le même hardcore que jouent d'autres groupes.
Thomas: On appréhende le passage devant Zemmour et Naulleau.
Quentin : Romain Boule aussi était bien enthousiaste et a l’air de vraiment bien apprécier notre musique. C’est vraiment cool ! Et les gens qui savaient qu’on devait sortir un album y’a déjà 1 an sont content d’avoir attendu pour ce résultat donc c’est carrément cool.

 
8-ça vous fais quoi de sortir ça via guerilla asso ? Qu'est ce que ça vous apporte ?



Adrien: Ce qui nous a surtout fait plaisir c'est quand Till nous a proposé de participer à la sortie de l'album après un de nos pires concerts. On s'est posé des questions parce que le concert était vraiment pitoyable, on hurlait, on jouait pas les bonnes notes, il y avait des pains partout. On était devenus en l'espace d'une soirée de vrais boulangers ! Après je n'aime pas tout ce qui sort sur Guerilla Asso et c'est normal, c'est les gouts et les couleurs. Par contre je trouve la démarche vraiment bonne, le label sort la blinde de disques, organise des concerts etc... Je pense que le public Guerilla Asso n'est pas le public qu'on a l'habitude de voir à nos concerts même si Thrashington DC est passé chez eux avant nous. Ce que je veux dire c'est qu'il y a peu de groupes hardcore sur Guerilla Asso, peut etre que ça va faire découvrir quelque chose aux personnes habitués d'acheter des disques Guerilla Asso.
Thomas: Et puis tant qu'y'a d'la thunes on prend nous.
Quentin : C’est cool d’être chez Guerilla Asso, Till a bien aidé pour l’album. Même avec l’emmerde de notre pochette censurée, avec Mika, ils ont réussi à trouver une autre boîte etc pour presser le skeud. Ils se sont pas soucier des tunes etc. Le but c’était de sortir l’album et de filer un coup de pouce. C’est carrément cool. Après le label est vraiment actif, des disques sortent non stop, etc. c’est une bonne démarche.


9-Avez-vous régulierement des problèmes avec les flics ? comme vous en parlez dans vos textes ..


Adrien: C'est pas vraiment des problèmes comme tu peux l'entendre, on s'est déjà retrouvés au poste, des trucs comme ça mais on passe pas nos journées à se faire contrôler. Ce qui me fait chier c'est de voir des flics partout où tu passes. Genre tu fais un concert, tout se passe bien, les flics arrivent pour je ne sais quelle raison à la con et là ça se met à partir en couille. Renseigne-toi par exemple sur ce qui s'est passé au CCL à Lille. Quand t'entend ce que certaines personnes te racontent, tu trouves ça aberrant ! Charles Bukowski avait une putain de phrase là-dessus, je l'ai plus exactement en tête mais il disait qu'un flic était là pour que les personnes respectent les lois. Seulement si tu ne veux pas suivre ces lois, si tu trouves que ces lois t'oppressent tu ne peux pas aimer les flics. C'était surtout une phrase par rapport à l'éternel "j'aime pas les flics mais y en a des bons". Je ne sais pas si je suis très clair ! Faudrait que je retrouve la phrase.
Thomas: C'est l'institution policière qui fait vomir. On est passé de l'idée d'une police qui est là pour nous protéger à une police qui est là pour faire de la répression. Comment peut-on encore se dire humaniste, garant d'un ordre publique et donc de la liberté de chacun quand toute notre action est régie par des quotas. En plus, l'accès à la profession est trop facile. On ne devrait voir que des personnes ultra compétentes or c'est le refuge de bon nombre d'imbéciles qui ne savent pas quoi faire d'autres et que l'uniforme fait bander. En plus on les encourage à venir ceux-là. Tu ne sais pas quoi faire de ta vie? Police nationale, bonjour. Le problème c'est que derrière l'uniforme, y'a une personne et que parfois on arrive pas à faire la différence. Brassens a écrit à la fin des années 40 sur ça dans Le Libertaire. Il se réjouit tout au long d'un article de la mort accidentelle d'un gendarme mais ajoute: "au fond, nous déplorons la fin malheureuse d'un homme, quel qu'il soit, car peut être celui-ci était-il trop bête pour faire autre chose qu'un gendarme et par conséquent irresponsable de sa bêtise [...] Mais que diable! Pourquoi les gendarmes ont-ils des sifflets et pourquoi y'a t-il des gendarmes?". Belle fin non?
Quentin : Vu que je ne vais pas répéter ce qu’ils ont dit je vais passer à l’autre question ! Ah si un truc, je connais une personne qui est devenu flic et c’est fou à quel point cette personne a changé ! Prend de haut, blague de merde, croit tout savoir, vantard. Le gain de « pouvoir » monte à la tête de beaucoup de personne !  C’est là que ça peut déraper, dans le sens de l’abus de l’uniforme de police.


10-Comment faites vous le plus souvent pour composer une chanson ?


Adrien: Quentin écrit les morceaux chez lui, il nous les montre en répète, on se met à les jouer, on propose des idées, on change quelques trucs... Ensuite j'ai plus qu'à écrire des paroles. C'est simple de faire un groupe de musique. Ah oui ! Après Thomas nous offre du jambon de parme et on joue à son jeu de ski sur ordinateur.
Quentin : Après on a la flemme de ranger le matériel !


11-Pouvez vous me dire vos prochaines dates ?



Adrien: On joue le 4 mars au Shaka Laka avec Saintes Catherines, Fast Motion, Maladroit... Il y a 5 groupes en tout, c'est pour l'anniversaire de Tcheck L'assos ! On est content d'y participer, Gael et Aline nous ont toujours soutenu, ils ont toujours organisé des concerts et nous ont fait jouer le plus souvent qu'ils le pouvaient. On les en remercie ! Sinon va sur notre site tout neuf missamerica.free.fr. Faut pas mettre "www" sinon ça marche pas haha ! Avec Mika on essaye de voir pour organiser des week end pour pouvoir partir jouer en dehors de Lille, bouger un peu partout.
Quentin : Si on peut jouer ailleurs que dans le nord, on est carrément preneur ! Mais la métropole Lilloise est quand même bien cool ! On a déjà vu pas mal de bons groupes venant de pleins de pays ! Là on va voir les Saintes Catherines (merci Tcheck L’assos) ! On a eu le privilège de voir Nitad y’a pas longtemps aussi (merci Give us a chance).


12-Avez vous des pires et meilleur souvenirs de concerts ?


Adrien: On a eu pleins de bons moments en concert, ça peut être le concert en lui-même ou l'ambiance de la soirée. Passer du temps avec les copains, boire des coups etc. Je pense que toutes les fois où ça n'a pas été un très bon souvenir sont quand on jouait comme des pieds. On ne répétait pas avant. Maintenant ça va mieux haha ! Sinon une fois un vigile ne voulait plus me laisser rentrer dans le bar pour que je prenne mon matos (quand je lui ai dit ça il a pensé à de la drogue), du coup on s'est un peu insulté et ça a failli partir en couille. Rien de grave ! On a passé une soirée mémorable après ! Sinon on est à chaque fois content quand le concert se passe bien et qu'on a bien sué. On a envie d'y aller à fond. La release party à Paris c'était la guerre, il faisait 40 degrés, la salle sentait le cul à cause de tous nos pets lachés dans la soirée et les gens étaient à fond. Thomas était impressionnant, il voulait plus s'arrêter de jouer. Sa barbe était très humide !
Quentin : J’ai des vertiges à chaque début de concert ! Dès la première note de chant lâchée, trou noir et je sens plus mes mains ! A chaque fois je redoute cet instant ! A la fin du concert Adrien et Thomas sont la : « hé mec tu l’as eu ?? Je t’ai vu ta voix était chelou et t’avais l’air tout mal !! ». A part ça, je kiffe carrément sortir de « scène » quand on a réussi à ne pas faire trop de pains, à jouer accorder, que les gens devant ont l’air d’apprécier, à sentir qu’on suinte et qu’on s’est bien donné. Paris c’était vraiment fou, une vraie fournaise.


13-Voila , l'interview est fini , merci beaucoup a vous les gars ,un dernier mot a ajouté ? un coup de gueule ?



Adrien: Merci à toi ! J'emmerde les francs-maçons, les gars qui font du karaté pendant les concerts et les gars de 16 ans qui sont fringués comme leurs parents. Va voir Dieudonné en spectacle et jette une oreille à la scène hardcore Danoise ! Merci à tout ceux qui font en sorte qu'on puisse sortir des albums et qu'on puisse jouer un peu partout !
Thomas: Cette question est toujours aussi inutile et l'est de plus en plus à chaque interview.
Quentin : Si un mec te fait chier, dis-lui avec punch : « sens mon prout, va te faire foutre ! »







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